Solidarités Nouvelles pour le Logement

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Le métier d’assistante sociale à Solidarités Nouvelles pour le Logement

09/03/2015 | Le métier d’assistante sociale à Solidarités Nouvelles pour le Logement

Pour chaque nouveau locataire, SNL met en place un double accompagnement : un soutien bénévole de proximité et un accompagnement social assuré par des travailleurs sociaux.

Leur rôle est d’accompagner les ménages qui arrivent à SNL avec leurs difficultés dans l’objectif ultime du relogement pérenne.

Dans l’association sur les 70 salariés, 23 sont des travailleurs sociaux.

 

Entretien avec Charlotte, Assistante Sociale de l’association,

Quelles sont les missions des travailleurs sociaux de SNL ?

Tout dépend du département où vous travaillez.

Certaines SNL départementales font de l’accompagnement « global », c’est à dire que nous travaillons avec le locataire sur les sujets liés au logement mais aussi sur des sujets comme l’emploi ou l’éducation des enfants. Dans d’autres SNL Départementales, on commence par évaluer la situation en essayant de dégager l’axe essentiel du logement, et on s’efforce ensuite de mettre en place les partenariats nécessaires pour travailler les autres sujets.

Qu’est-ce que recouvre l’accompagnement « lié au logement » ?

La gestion du budget d’abord. Le paiement du loyer est une priorité, car si on perd son logement, on risque de tout perdre ! Mais il ne suffit pas de payer son loyer, il faut aussi s’en sortir pour le reste. En général, quand les locataires ont un problème pour régler une facture ou faire face à une dépense, ils nous sollicitent.

Par ailleurs, je vais chez les locataires et aborde donc la question du « savoir habiter ».

Comment se passent les visites à domicile ?

C’est périlleux, car on entre dans l’intimité des personnes… cela dépend de la relation qu’on a créée mais aussi des raisons qui nous amènent. Certains nous accueillent à bras ouverts, cela les arrange parfois que je me déplace, mais chez d’autres, c’est plus difficile. Pour moi, il est important d’aller chez les locataires, non pas pour contrôler mais pour parler du logement. Les locataires me demandent parfois des conseils ou profitent de la visite pour signaler un problème. Dernièrement, avec les bénévoles, nous avons aidé des locataires à aménager leur appartement, de telle manière que l’enfant s’y sente aussi chez lui. C’est sur place, en discutant, que les questions sont venues et que nous avons pu répondre à ce besoin. Maintenant, ils sont ravis de leur installation !

Cependant, il faut aussi savoir respecter les choix de chacun. J’ai proposé de l’aide à un locataire qui vit de manière très spartiate, pour améliorer son confort ; il m’a répondu « Non merci, c’est bien comme ça ». Tant qu’il n’y a ni danger, ni problème d’hygiène ou d’insalubrité, je n’ai pas à imposer de manière de faire.

Enfin, les visites à domicile peuvent aussi être conviviales, on m’accueille avec du thé et des pâtisseries et un rapport plus détendu peut alors s’instaurer.

Une fois les locataires bien installés, que fait le travailleur social ?

Ce sont les démarches administratives qui m’occupent le plus. Je vérifie que les gens connaissent leurs droits, notamment en matière de santé et d’aides sociales, en fonction des évolutions de leur situation. C’est souvent compliqué pour les locataires de s’y retrouver mais, quand nous avons vu ensemble les dossiers, ils finalisent souvent les démarches eux-mêmes.

En quoi votre rôle est-il différent de celui des bénévoles ?

Il y a une complémentarité qui dépend aussi de la relation du bénévole avec le locataire. Contrairement à moi, les bénévoles peuvent prendre le temps d’accompagner le locataire auprès d’une administration, l’aider à trouver une activité extrascolaire pour ses enfants ou encore discuter des vacances autour d’un café. Beaucoup de locataires sont assez isolés et il est rassurant d’avoir tout simplement le numéro de téléphone de quelqu’un du quartier.

En tant qu’assistante sociale, j’ai un cadre à respecter, une posture professionnelle à avoir. Cependant à SNL, j’ai une liberté qui n’existe pas dans toutes les institutions. Ici, les gens ne sont pas des dossiers, nous prenons le temps de discuter, de comprendre les difficultés, de faire preuve de souplesse. Quand on passe la porte de SNL, on sent d’ailleurs une ambiance chaleureuse, une énergie positive… Les locataires sont sûrement plus en confiance et c’est profitable à tous !

Comment vous organisez-vous avec le bénévole ?

Il est nécessaire d’aller dans le même sens et de se concerter. Le double accompagnement bénévole / travailleur social est riche, mais il a sa complexité. En cas de désaccord, qui est le plus légitime ? Il faut discuter, croiser les regards. J’ai parfois la tête dans le guidon, prise par des questions techniques, et les bénévoles apportent un autre point de vue. Si je dois avoir le rôle un peu strict de celle qui donne le cadre, je peux compter sur les bénévoles pour apaiser, soutenir le locataire.

Enfin, quand on arrive à l’objectif final du relogement, c’est un travail commun de faire lâcher prise à la famille, progressivement. Le bénévole peut rassurer le locataire, l’aider à découvrir son nouvel environnement, le soutenir quelques temps dans son installation…

Qu’est-ce qui est le plus important pour vous ?

C’est que le locataire se sente soutenu mais surtout qu’il ait face à lui des personnes, que ce soit le bénévole ou l’assistante sociale, qui lui renvoient une image positive de lui-même. L’objectif est qu’il retrouve une estime de lui-même et la conscience de ses propres capacités, pour voler de ses propres ailes.