Solidarités Nouvelles pour le Logement

SNL Paris
Rachid, 53 ans.

27/01/2021 | SNL Paris

Ca fait maintenant 4 ans que j’habite un logement SNL. J’y suis entré le 16 décembre 2016, une date que je n’oublierai jamais car elle a marqué le début de ma nouvelle vie !

En novembre 2011, juste avant la trêve hivernale, j’ai été expulsé de l’appartement que j’occupais. Je n’avais nul part où aller. Je n’ai pas eu le choix, j’ai dû dormir dehors.  Je me suis installé dans un coin près de la Gare de Lyon, un quartier très éloigné d’où je logeais avant pour être sûr de ne croiser personne qui aurait pu me connaître.  C’était vraiment dur, alors quand je suis passé devant un centre d’accueil Emmaüs, j’ai demandé de l’aide. L’assistante sociale que j’ai rencontrée m’a conseillé de me rendre à Maison Blanche : un centre y accueillait des SFD pour la nuit. Je n’y suis resté qu’une seule nuit, parce que franchement, c’est pire que la rue !

J’ai enchainé avec un centre d’hébergement d’urgence. Je suis resté 5 ans là-bas, dans une chambre de 9m2 que je devais partager avec une autre personne. On dormait à 50 cm l’un de l’autre, et toujours la fenêtre ouverte pour avoir un peu d’air. Un vrai cagibi ! Mais c’est quand même mieux que la rue ! Surtout, j’y ai vu des choses difficiles : des personnes sans papier ou malades que personne n’aidait, même pas les responsables du centre, des gens mourir faute de soins. Un de mes amis en même a été chassé pendant 2 semaines en pleine canicule parce qu’il avait bu de l’alcool.  Moi aussi, je me suis senti abandonné là-bas. On ne peut compter que sur soi…  Alors j’ai enchainé les petits boulots : serveur, ouvrier agricole…

Jusqu’au jour où j’ai découvert la SNL, par l’intermédiaire de la Fondation Abbé Pierre. J’ai fait la connaissance de personnes bienveillantes. Grâce à elles, assez rapidement, un appartement m’a été proposé et cette obtention m’a remis sur les rails. Maintenant j’ai un logement pérenne, je peux remonter ma vie. J’ai de nouveau envie de prendre soin de moi, de trouver un emploi… Ça m’a redonné un regain d’énergie ! A mon échelle j’ai aussi envie de me battre pour aider les plus mal lotis. J’ai compris ma douleur et je ne veux pas que ça arrive aux autres.