29/04/2025 | SNL Essonne
La Tour Eiffel s’éloigne déjà, les immeubles du quai de Grenelle s’estompent tandis qu’apparaît, loin devant la proue, le Pont Alexandre III et ses statues dorées. Nous sommes le 24 janvier 2025, il pleut sur Paris. Le grand navire-restaurant de la compagnie des Bateaux Parisiens vogue paisiblement sur les flots gris de la Seine. A son bord, une foule mêlant touristes étrangers venus de Chine, d’Espagne, d’Allemagne, … Et vingt-cinq résidents des Pensions de Famille (PF) de SNL Essonne, accompagnés de quatre personnes, salariées ou bénévoles. Les estomacs de certains commencent déjà à crier famine. Comment sont-ils arrivés là ?
A l’origine de la sortie, il y a eu cette brocante organisée en juin 2024 à la Galerie Solidaire de Palaiseau. Les résidents des PF s’étaient très largement mobilisés pour confectionner des pots à crayons, des porte-documents, des bracelets et autres objets. Résultat : un vrai succès et une cagnotte d’environ deux mille euros ! Que pouvait-on faire, ensemble, de cette belle somme ? L’idée d’une des organisatrices de la brocante a alors émergé, pour ensuite faire son chemin : et si on déjeunait tous sur un bateau ? Reprise par Géraldine, Travailleur Social à Massy, le désir de goguette se concrétise peu à peu : les Bateaux Parisiens, compagnie connue pour ses croisières sur la Seine, propose des déjeuners gastronomiques tout en parcourant les boucles du fleuve dans Paris. Ce projet de montage participatif, en totale autonomie financière, aboutira finalement à cette journée du 24 janvier.
Avec Géraldine, trois résidents sont venus raconter cette fabuleuse journée à l’équipe de rédaction de la Newsletter SNL Essonne : Marianne et Germain de la Résidence Accueil de Massy, Guy de la Pension de Famille de Palaiseau. Les yeux un peu brillants, les deux premiers nous décrivent leur trajet en solo, inhabituel pour eux, un peu long et plutôt stressant ! L’itinéraire en RER depuis la gare de Massy, avait été étudié, les horaires recherchés mais était-on certain de monter dans le bon train ? S’en est suivi une sacrée cavalcade pour grimper dans une voiture RER bondée ! Sourire aux lèvres, ils nous racontent, à l’issue de ce trajet direct jusqu’à la station Champ de Mars, la recherche du quai et du bateau, guidés par téléphone par Géraldine, puis enfin leur soulagement d’avoir trouvé à temps le bon embarcadère. Quant à Guy, également venu en RER, le trajet s’est passé sans encombre.
Une fois à bord, amarres larguées, tout le monde a pu profiter de la vue en contrebas des ponts successifs, malgré la bruine d’hiver, depuis le Champ de Mars jusqu’à la Bibliothèque François Mitterrand. Si Marianne a adoré le pont Alexandre III et ses chevaux ailés dorés à la feuille, si Guy a retrouvé avec joie son cher Trocadéro, tous ont admiré sans réserve la Tour Eiffel, Notre-Dame jamais vue d’aussi près et les façades parisiennes qui ont défilé le long des quais.
Le moment du déjeuner était très attendu par l’ensemble des passagers. Le service a été assuré par un personnel en tenue et c’est un menu « royal » qui leur a été servi. Les assiettes se sont succédées : pour l’entrée, un pâté pantin de volaille, cèpes et poire pochée sauce périgueux, puis en plat un fondant de bœuf avec légumes glacés et riz de Camargue, sauce blanquette. Enfin, le dessert, issu des ateliers d’un pâtissier prestigieux, un vacherin au chocolat et à la vanille de Lenôtre, a ponctué ce déjeuner exceptionnel placé sous le signe de la gastronomie française.
Le parcours de retour au Champ de Mars a sans doute été trop rapide. Pour les trois résidents, l’émotion et le plaisir ressentis subsistent. Marianne souligne le sentiment intense de solidarité et de partage entre résidents, salariés et bénévoles, mais aussi la joie de se mélanger à d’autres publics et d’expérimenter de nouvelles sensations. Louise, travailleur social à la Pension de Famille (PF) de Palaiseau, a accompagné le retour en RER vers les PF. Les résidents à mobilité réduite sont rentrés avec la camionnette prêtée pour l’occasion par l’IADES de Dourdan et conduite par Géraldine.
Après cet élan collectif et cet aboutissement, beaucoup n’attendent que de conquérir de nouveaux horizons. Des projets se précisent déjà, toujours en autonomie financière, mais … chuuutt !!! On vous racontera la suite, promis!
Noël BROSSIER