30/06/2025 | SNL Essonne
Accueillir des personnes marquées par des parcours de rupture et de précarité, telle est la vocation des Pensions de Famille. Mais avec l’avancée en âge des résidents, ces structures font face à un défi croissant. Et les « hôtes », de SNL Essonne, qui les accompagnent au quotidien, sont sollicités parfois bien au-delà de leurs missions.
Plus d’un tiers des résidents de SNL 91 sont confrontés à un vieillissement précoce ou à des maladies chroniques.
Des difficultés multiples apparaissent :
– perte d’autonomie dans le logement, incapacité à gérer les actes élémentaires de la vie quotidienne
– déni des problèmes médicaux avec une incapacité à aller vers le soin
– arrêt de la participation administrative
– repli sur soi avec une faible participation à la vie collective et un isolement.
Face à cette réalité, les « hôtes » mettent en place une approche collective. Des réunions régulières associent personnels SNL, professionnels de santé, bénévoles et familles afin de trouver des solutions.
Lorsqu’un départ est nécessaire, l’accompagnement suit des étapes précises : évaluation, information et dialogue clair, recherche concertée d’une solution, préparation personnalisée du transfert, organisation pratique, suivi après le départ.
Lorsque le maintien dans le logement est possible avec des aides extérieures ou en attendant une place dans une structure adaptée, les « hôtes » s’efforcent de mobiliser tous les acteurs institutionnels et de soutenir proches et bénévoles par des échanges et des formations.
Au quotidien, cependant, il faut donner une réponse provisoire à ces nouveaux besoins. Courses, préparation des repas, gestion du budget, aide à la toilette, entretien du logement, gestion administrative et accompagnement aux rendez-vous sont des tâches qui vont bien au-delà des missions des « hôtes » et qui pèsent trop lourdement.
Les bénévoles contribuent au maintien du lien social et aident les résidents dans leurs démarches quotidiennes, mais leur soutien certes très précieux, reste insuffisant.
Les limites apparaissent clairement et des questions se posent.
Jusqu’où une Pension de Famille peut-elle répondre à des besoins qui relèvent parfois du médico-social spécialisé ?
Alors que le nombre de résidents concernés ne cesse d’augmenter, les moyens actuels suffisent-ils à relever ce défi de société ?
Louise CRÉHANGE et Géraldine PATARD, Hôtes de Pension de Famille
Anne VÉRIN, bénévole