09/12/2024 | Brèves plaidoyer - Décembre 2025
2024 : sous l’effet de la loi Kasbarian-Bergé, un nombre d’expulsions record
24 556 ménages ont été expulsées de leur logement par les forces de l’ordre en 2024 selon le ministère de l’intérieur, soit une hausse de 29% par rapport à 2023, et de 51% par rapport à 2019. Ces chiffres sont de plus minorés car beaucoup de ménages quittent leur logement quelques jours avant l’intervention de la force publique.
C’est l’impayé de loyers, 93%, qui constitue la cause principale de ces expulsions et non l’occupation de squats comme le prétendaient les ministres Kasbarian, Bergé, porteurs d’une loi, votée en 2023, dont on voit maintenant les dégâts, qui a accéléré les procédures et rendu plus difficile l’obtention de délais de paiement.
Ces chiffres sont à rapprocher de la hausse inédite du taux de pauvreté, qui concerne 15,4% des ménages.
Mais ce sont seulement 20 % des personnes expulsées qui ont trouvé un nouveau logement, les autres sont réduits à habiter à l’hôtel, chez des tiers, dans des mobile homes, voire dans leur voiture.
La solution pour résoudre cette question : une simple application des lois sur l’hébergement d’urgence des sans abri et sur le droit au logement opposable.
“Loger sans artificialiser – Réussir le ZAN et réduire le mal-logement en Île-de-France, c’est possible !”
Tel est le titre de l’étude à laquelle La Fondation pour le Logement des Défavorisés, la Fondation pour la Nature et l’Homme et France Nature Environnement Ile-de-France ont collaboré. Rappelons que le ZAN – acronyme de « Zéro artificialisation nette », a fait l’objet de la Loi n° 2023-630 du 20 juillet 2023 visant à faciliter la mise en œuvre des objectifs de lutte contre l’artificialisation des sols et à renforcer l’accompagnement des élus locaux.
Or ZAN et production de logements apparaissent souvent comme deux exigences contradictoires. Le rapport, publié le mardi 21 octobre 2025, montre que cette opposition n’est pas une fatalité.
Il identifie les leviers qui permettent de créer des logements abordables sans artificialiser, en évaluant le potentiel réellement mobilisable en Île de France :
- Mobiliser les logements vacants
- Transformer les bureaux vacants en logements
- Mobiliser des friches
- Réaménager les zones pavillonnaires
- Réguler les résidences secondaires et meublés touristiques
- Densifier à la verticale
- Réduire la sous-occupation par l’optimisation du parcours résidentiel
- Remobiliser les zones d’activités économiques sous-utilisées
Le résultat : en mobilisant ces leviers, une production moyenne de 70 000 logements par an sur dix ans est selon les auteurs possible (soit l’objectif fixé par la loi relative au Grand Paris).
Grâce à 23 entretiens réalisés avec d’experts et acteurs de l’aménagement, ainsi qu’à 5 enquêtes de terrain menées auprès de collectivités franciliennes, cette étude montre que le gisement est considérable et qu’il n’est pas encore suffisamment mobilisé.
- Télécharger le rapport : https://fne-idf.fr/actualites/webinaire-public-publication-de-l-etude-loger-sans-artificialiser