02/07/2025 | SNL a organisé la conférence “50°C à Paris” : quelles solutions logement face aux canicules extrêmes ?
Le 26 juin dernier, Solidarités Nouvelles pour le Logement – Union organisait à l’Académie du Climat (Paris 4e) la conférence “Île-de-France à 50°C : quelles solutions logement ?”. Une rencontre nécessaire, au cœur de notre mission : faire en sorte que les personnes que nous logeons puissent habiter des lieux adaptés face aux bouleversements climatiques à venir.
Pour alimenter la réflexion, trois experts étaient réunis autour de Dominique Pialot, journaliste spécialiste des questions climatiques et sociales :
→ Alexandre Florentin, conseiller de Paris et président de la mission Paris à 50°C
→ Clara Simay, architecte, co-gérante de l’agence Grand Huit
→ Noam Leandri, président du Collectif Alerte et ancien secrétaire général de l’ADEME
Comment préparer le territoire francilien à un dôme de chaleur ? Quels défis pour le logement ? Comment agir concrètement contre les bouilloires thermiques ? Ces questions ont guidé les échanges, dans un contexte où les vagues de chaleur extrême ne sont plus une hypothèse mais une réalité à anticiper.
Alexandre Florentin a ouvert la conférence en rappelant l’urgence : « Le réchauffement climatique est un train qui peut s’arrêter, mais pas revenir en arrière. » Pour lui, c’est désormais un changement de société qui s’impose. Il alerte aussi sur le décalage entre perception et engagement : « 80 % des gens pensent pouvoir faire plus pour l’écologie, mais croient qu’ils ne sont que 42 % à vouloir le faire. » Une méconnaissance mutuelle qui freine l’élan collectif alors que, comme l’ont prôné nos experts, la transition écologique doit se faire collectivement.
Noam Leandri a ensuite pris la parole pour rappeler que « le réchauffement climatique pose un problème pour la santé humaine, pour nos infrastructures non préparées, pour notre organisation socioculturelle. […] Quand le climat change, tout change. » Il met en lumière une inégalité structurelle : « Toutes les politiques publiques d’adaptation climatique pénalisent les plus précaires, alors que ce sont ceux qui polluent le moins et qui subissent le plus. » Et d’appuyer ses propos avec un chiffre-clé « un logement sur trois est considéré comme une bouilloire thermique, et les premiers touchés sont les plus précaires. Près de 37 % des ménages modestes ont déclaré avoir souffert de la chaleur dans leur logement en 2024. » Face à cela, comme l’a rappelé Alexandre Florentin, il faut redéfinir un contrat social à l’échelle locale pour aider à la transition de nos habitudes collectivement. Et l’un des acteurs à s’être engagé dans cette direction, c’est l’agence d’architecture Grand 8 avec qui SNL collabore. Clara Simay, co-gérante de l’agence, est venue présenter leur action et apporter un éclairage concret sur les enjeux du bâti et du logement. « Quand on parle de logement, on parle d’une industrie, d’un réseau d’acteurs qui fabriquent nos villes. » Pour elle, le bâtiment peut devenir une solution « viable et favorable », à condition qu’on lui donne les moyens d’être aussi « responsable ». Pour illustrer ses propos, elle a notamment présenté le projet de transformation d’un ancien bâtiment à Ivry-sur-Seine, mené conjointement avec SNL : « C’est la transformation d’un bâtiment en béton qui n’avait pas la même fonction. Nous ne voulions pas le détruire. Après avoir discuté avec SNL, nous avons décidé de réaliser une transformation importante. Pour cela, il fallait une mobilisation en nombre de bénévoles et nous avons pu compter sur l’association”.
Une collaboration saluée entre Grand 8 et SNL
Alexandre Florentin a ensuite salué le travail de l’agence, citant en exemple “La Ferme du Rail”, livrée en 2019 par Grand Huit : « C’est une prévisualisation du Paris de demain, et je trouve ça très enthousiasmant. » Il a conclu en rappelant que « ce ne sont pas les machines ou l’IA qui nous permettront de surmonter cette crise, mais l’entraide comme c’est écrit dans la raison d’être de SNL » faisant ainsi un clin d’œil à l’action menée par SNL.
Le public et les experts se sont accordés pour dire qu’après cette conférence, les mots d’ordre devaient désormais être lucidité et enthousiasme face à des nouvelles solutions.
Merci aux intervenants pour la richesse de leurs échanges, à Dominique Pialot pour son animation, à toutes les personnes présentes ainsi qu’à l’Académie du Climat pour nous avoir permis d’organiser cette conférence dans l’une de ses salles.