SNL Yvelines
Le groupe local de Viroflay a le plaisir de vous inviter
à la représentation théâtrale de « La cerisaie »,
drame en quatre actes d’Anton Tchékhov,
Vendredi 29 janvier 2016 à 20h30
Salle Dunoyer de Segonzac
14 avenue des combattants
78220 VIROFLAY
Prix des places : 12 euros, moins de 18 ans : 6 euros
Réservation conseillée snlviroflay.theatre@gmail .com / 06 81 15 77 70 /
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La Cerisaie, achevée en 1904, est la dernière pièce d’Anton Tchekhov. Elle a au cœur le combat entre l’Ancien et le Nouveau, question essentielle pour l’auteur russe qui achevait sa carrière au croisement de deux siècles.
La pièce met en scène les mutations historiques du tournant du XIXème et du XXème siècle : déclassement des anciens propriétaires fonciers, avènement d’une nouvelle bourgeoisie, aspirations utopistes de la classe étudiante.
Nous sommes en Russie en 1900 et tout vient de basculer. L’aristocratie n’a pas vu venir le XXème siècle, les bourgeois, les marchands, si. Tchekhov dit de sa pièce que c’est une comédie, où l’on va bien rire. Pourtant, le bonheur en est absent dans l’antique datcha, où rien ne marche comme prévu. On chante, bien sûr, on ne pleure pas. On rit au contraire, un peu trop fort peut-être. Mais la roue tourne. Il faut partir sans se retourner. Ainsi est la vie telle que la donne à voir ce spectacle fin et tendre.
Madame Lioubov Andréïevna Ranevskaïa et sa fille reviennent de Paris, dans La Cerisaie familiale, où ils sont accueillis à bras ouverts. La situation n’est cependant pas brillante : la famille a accumulé des dettes, madame Ranevskaïa a dilapidé ce qui restait de sa fortune pour son amant qui l’a abandonnée peu après, et le revenu du verger n’est plus aussi brillant qu’avant. La propriété va donc être mise aux enchères.
Lioubov Andréevna et à son frère Gaev, propriétaires pour quelques heures encore de la Cerisaie, n’ont pas vu l’heure passer dans cette comédie du bonheur qu’ils se jouent, où « tout était si beau avant », qui chantent au bord du désastre et demeurent vivants, en dépit de tout. Abattre la merveilleuse cerisaie pour bâtir des lotissements et éviter la ruine paraît à ces gens une faute contre la beauté, une faute contre soi. « Songez que je suis née ici, que mon père, ma mère, mon grand-père vivaient ici : j’aime cette maison. Sans la Cerisaie je ne comprends pas ma propre vie et, s’il faut vraiment vendre, qu’on me vende avec le jardin… ».
Mais pour le fils de moujik qui rachète le domaine, il s’agit d’un acte d’amour envers ceux qui l’ont précédé là en tant que serfs. La propriété a beau représenter pour Lioubov son enfance et le souvenir d’une vie de nonchalance, Lopakhine, ancien serf devenu marchand, l’achètera, mais afin d’en abattre les arbres comme si, pour posséder cette Cerisaie de peu de rendement mais qui le relie pourtant lui-même aux temps anciens, il fallait d’abord la détruire.
La Cerisaie n’est pas seulement l’histoire de la vente d’une maison, de la vente d’une immense et belle propriété, d’un jardin et d’une chambre d’enfant. Que fait-on, lors d’un départ définitif, de la mémoire des occupants ? Comment concilier le passé et le présent de nos vies. Doit-on oublier pour avancer ? Comment avoir la force de partir ?
En 1904, c’est ainsi la fin du monde aristocratique et l’entrée triomphante d’une classe d’entrepreneurs que Tchekhov met en scène jusqu’aux coups de hache qui meurtrissent le silence, quand les acteurs se sont retirés. Et lui-même mourra quelques mois plus tard.
La promesse donc de passer une excellente soirée !
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Créée par le Théâtre des Deux Rives en juin 2015 au Mois Molière de Versailles.
Mise en scène : Daniel Annotiau
Avec : Daniel Annotiau, Florence Cabes, Sylvie Belbèze, Yves de Bernouis, Philippe Chamart, Dominique Egal, Louise Legendre, Philippe Manenc, Olivier Plantin, François Prévost, Brigitte Ruau et Antoine Vuillaume.